“UBÏQ: A Mental Odyssey
One should never go unprepared in terms of armament. This goes for one’s space ship, one’s own mind and one’s own body as well. Concerning the departure itself, one knows more or less everything about it, since it was carefully prepared. But what is to be expected ahead, either flat or deep, is yet unknown. This Odyssey is neither chosen nor wanted, it’s not even inflicted. There it stands, unavoidable, like a pure evidence.
To find one’s bearings through the Galerie Maisonneuve is an attempt, an attempt to structure the odyssey, but simultaneously an attempt to distort it, melt oneself in it — in short : to recognize it.
One might get a shot in one’s arm, swallow a piece of blotting paper, have a snuff of snow, chew some grass. All these have already been tried, and one knows by heart these paths which have one day turned to marble.
It will rather partake of a memory, of a nostalgia, of an existence lived by proxy, of a road opening onto several labyrinths, of the victory of schizophrenia over reality. In short, it will partake of the contradiction which consists in describing the world as seen from inside this very world.
10 chapters or stations.
There will be 10 chapters or stations — may be more, may be less — but they will appear in succession, according to an order alien to chronology or the generally admitted notion of time.”
Mathieu Briand, December 2006
The Galerie Maisonneuve has offered an entire year and the whole gallery space to the artist Mathieu Briand there to develop his project UBÏQ : A Mental Odyssey, whose format and timing are a challenge for the mere structure of a gallery.
From January 2007 till January 2008, the gallery will unfold the ten chapters of the artist’s visual, mental and perceptive “odyssey”, a journey in time and space where reality and fiction will echo each other, either shrink, swell, or seem forever at odds with one another.
Scrutinising the interweaving of life experience and its imprint on the imagination, Mathieu Briand fathoms the quality of today’s world whose reality is confined in the naming of it alone. It is obvious that when confronted to each other, neither life nor imagination has the upper hand, but what we consider as real is the constant intertwining of both.
To this purpose, the artist has partly adopted the visual language of Stanley Kubrick’s cult film 2001: A Space Odyssey. Kubrick’s recurring associations create an idiosyncratic, aesthetic vocabulary which blends the whole. To boot, the influence of the film is here expressed in the radical reversal of time passing.
The appropriate word to describe Mathieu Briand ‘s project is definitely “manipulation”. As would a prestidigitator, Briand leads us into his private world — a world made of personal references, either self-experienced or dreamed of — and to this purpose the tricks he uses are material objects and visual events alike. These references are brought together and distanced again ; in the illusionist perspective thus created, another world emerges, with multiple entrances and no known frontiers.
When so doing, he attempts — while questioning and even dissecting a certain number of elements — to lead the viewer to find a way of its own and in order to achieve this form of training, he paves the way of the viewer with compulsory questions about his surroundings. The outcome of this seminal obligation requires necessarily the unravelling of threads, i.e. the threads of one’s own perception of the world, the threads of one’s own history. |
« UBÏQ :
A Mental Odyssey
Il faut dans le meilleur des cas toujours prévoir son armement.
Que ce soit celui de son vaisseau, celui de son mental ou celui
de son propre corps. On connaît un tant soit peu le départ,
on le prépare. Il n’y a devant que l’espace ;
qu’il soit plat ou profond, on ne le connaît pas. Cette
odyssée n’est ni choisie ni voulue, ni même subie,
elle est là comme une évidence.
Le trajet à la galerie Maisonneuve est une tentative. Celle de
structurer l’odyssée, voire de la déformer, de se
fondre en elle, bref de la reconnaître.
On pourrait s’enfoncer une aiguille dans le bras, avaler un buvard,
sniffer de la neige, mâcher des plantes ; tout cela a été
fait et l’on connaît par cœur les chemins qui ne sont
plus de traverse mais pavés de marbre.
Ce sera plutôt de l’orde d’un souvenir, voire d’une
nostalgie, d’un vécu par procuration, d’un chemin
à plusieurs labyrinthes, de la victoire de la schyzophrénie
sur la réalité, bref d’une contradiction, celle
d’écrire ou de décrire ce monde dans le monde.
10
étapes.
Il y aura 10 étapes, peut-être plus, peut-être moins,
mais elles se feront à la suite, dans un ordre qui n’est
permis que par un oubli du temps ou du moins un temps accepté
par tous. »
Mathieu
Briand, décembre 2006
La galerie Maisonneuve a proposé à l'artiste Mathieu Briand de consacrer
l'ensemble de son année et de son espace au projet UBÏQ
: A Mental Odyssey, dont le format
et la durée constituent une gageure pour la structure même
d'une galerie.
De janvier 2007 à janvier 2008, l'artiste déroulera à
la galerie, en une dizaine de chapitres, son
«
odyssée » visuelle, mentale et perceptive où réel
et fiction se mêlent en une constante mise en abyme, où
l'espace et le temps se contractent, se dilatent et se confrontent à
l'infini.
Mathieu Briand interroge, à travers l'interpénétration
du vécu et de l'imaginaire, la qualité d'un monde qui
n'a plus aujourd'hui de réel que le nom. Tant est évident
le constat que l'un ne prédomine plus sur l'autre, mais qu'à
l'inverse c'est de leur constante imbrication que naît ce que
nous croyons être notre réalité.
Pour ce faire, l'artiste s'est en partie réapproprié le
langage visuel de Stanley Kubrick et de son film culte 2001: A Space
Odyssey, dont certaines évocations récurrentes impriment
à l'ensemble un vocabulaire et un lien esthétique. L'influence
de ce film s'exerce en outre sur la manière dont est ici envisagée
l'insertion du projet dans une contradiction temporelle très
affirmée.
À travers ce qu'il faut bien nommer une manipulation, Mathieu
Briand tente de nous faire pénétrer son monde, fait de
références personnelles vécues et fantasmées,
par le biais d'objets physiques et d'expériences visuelles. Des
références qui ainsi assemblées et remises en perspective
lui permettent de faire émerger un autre monde, aux voies d'accès
multiples et aux contours inexistants.
Ce faisant il tente, en questionnant, voire en disséquant, un
certain nombre de composantes, d'amener le spectateur à chercher
une voie qui lui soit propre, en le confrontant à l'obligation
d'avancer parmi les questions relatives à ce qui constitue son
entourage. Une obligation qui ne peut trouver d'issue qu'en parvenant
à démêler l'écheveau de sa propre perception
du monde, de sa propre histoire.
Ce projet ambitieux a été abordé pour la première
fois au REDCAT Theater de Los Angeles puis au MIT List Visual Art Center
de Boston, où il se poursuit jusqu'en avril.
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